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Industrie : AFULudine et Aperam, de la R&D au codéveloppement

Paru le 21/06/2019 dans Les Echos.fr

La start-up AFULudine et le sidérurgiste Aperam ont donné naissance au premier lubrifiant sans huile. Cette collaboration vient de remporter le prix Mention spéciale des Village Awards 2019.

« Dans la recherche et le développement, on accepte l’incertitude et le possible échec », assure Aurélien Buteri, ingénieur R&D chez Aperam, ancienne filiale d’ArcelorMittal spécialisée dans l’acier inoxydable. Son entreprise a fait le pari il y a sept ans de miser sur un projet de recherche ambitieux porté par Fabrice Lallemand, chercheur à l’université de Franche-Comté : fabriquer un lubrifiant sans huile et écologique.

De cette collaboration est née la start-up AFULudine. Les deux sociétés viennent de recevoir le prix Mention spéciale des Village Awards 2019. « Notre force ? Nous avons réussi à associer les compétences, à se parler et à vouloir la même chose sans être du même monde », a!irme Aurélien Buteri.

Brevet commun et licence exclusive pour la start-up

C’est au détour d’un couloir de l’université de Franche-Comté que Fabrice
Lallemand et Aurélien Buteri se rencontrent en 2012. Le premier évoque alors la
molécule sur laquelle il travaille. « Le pari semblait un peu fou, quand en 2008, on a
dit qu’on voulait fabriquer un lubrifiant sans huile », reconnaît Fabrice Lallemand
avec le recul. Mais l’idée plaît et l’ingénieur fraîchement débarqué chez Aperam
revient dans son service avec pour objectif de convaincre sa direction de soutenir
ce projet de recherche. « Le responsable R&D nous a demandé de faire une preuve
sur les machines », se souvient Aurélien Buteri.

Après la réussite du test, le groupe Aperam décide de financer la thèse de Fabrice Lallemand, et lui accorde par la suite une licence exclusive du brevet qu’il codétient avec l’université de Franche-Comté, pour créer AFULudine avec deux autres chercheurs, Xavier Roizard et Jean-Marie Melot. « Ils nous ont fait passer cette étape qu’on aurait mis beaucoup plus de temps à franchir », soutient Fabrice
Lallemand.

Aperam apprécie la réactivité d’AFULudine

Grâce à Aperam, la jeune start-up a rencontré les clients du groupe et a effectué des essais grandeur nature. Dans un premier temps, AFULudine s’est focalisé sur le développement d’un produit à application industrielle. Mais depuis peu, la jeune pousse, basée à Besançon, s’est attaquée au marché du grand public

(https://www.lesechos.fr/2018/05/le-lubrifiant-sans-huile-dafuludine-arrive-dans-les-lineaires-990701) , à l’artisanat (coi!ure, bâtiment, agriculture…), et plus récemment aux équipements sportifs. Après avoir levé 400.000 euros en 2017, AFULudine a e!ectué un nouveau tour de table d’1,2 million d’euros (https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/financer-sa-creation/0601045697611-afuludine-leve-1-2-million-d-euros-pour-afu-son-lubrifiant-propre-328642.php) en mars 2019 pour structurer la partie commerciale sur les quatre secteurs qu’elle vise.

La collaboration entre AFULudine et Aperam, elle, se poursuit à travers des projets R&D. « Cela fait sept ans que l’on travaille ensemble, souligne Fabrice Lallemand. On a appris à se connaître et on sait comment on fonctionne. On est la branche chimie qu’ils n’ont pas. » Aperam, de son côté, loue « la réactivité d’une petite structure comme AFULudine. On peut essayer d’aller encore plus vite, de travailler dans des phases d’innovation pour développer une idée ou l’arrêter, il n’y a pas d’échecs en recherche, il y a juste de l’avancée », souligne Aurélien Buteri. Lorsque des clients du groupe ont besoin de la solution d’AFULudine, Aperam les renvoie
directement vers la start-up.

THIBAULT MAROTTE